Voici deux jeunes filles et un hommr vendus aux enchères dans une cage de
verre. L'homme est lui menottés pour rester tranquille. Tout cela se passe dans les halles de Paris au milieu d'autres objets...
C'est sérieux, même trop sérieux.
Explication :
Des cages de verre, en plein Forum, au milieu des passants. A l'intérieur deux jeunes femmes, un homme enchaînés, avec leurs prix de vente affichés : 20 000, 15 000 euros... La mise en scène est
de la fondation Scelles, en partenariat avec la Commission
européenne des droits de l'homme; l'objectif, d'alerter l'opinion sur l'ampleur d'un phénomène qu'on a du mal à croire encore existant.
Ils seraient pourtant 300 000 - hommes et femmes -
à rapporter 30 milliards de dollars par an aux proxénètes. C'est à l'occasion de la Coupe du monde de football, en 2006, qu'a été décidée une "politique européenne de lutte contre la traite des
êtres humains". Quand il fut question d' "importer" 40 000 prostituées d'Europe de l'Est pour répondre à la demande qu'allaient générer un public et des joueurs masculins, l'indignation soulevée
par l'annonce porta ses fruits. 18 Etats ont aujourd'hui ratifié la convention du Conseil de l'Europe, les derniers en date étant l'Espagne, la Suisse, le Monténégro.
Ce n'est pas gagné. Selon un sondage datant de 2003, les Français seraient 63% à se prononcer pour la réouverture des maisons closes - comme si de bonnes conditions d'hygiène effaçaient le
scandale d'une exploitation que l'ONU jugeait en 1949 "incompatible avec la dignité de la personne humaine". Les stéréotypes ont la vie dure, surtout lorsqu'ils ont été véhiculés et
perpétués par ceux qui ont le moins à en souffrir. Marthe Richard (à droite) savait à quoi elle
s'attaquait, en faisant fermer en 1946 des "human shops" où elle-même avait séjourné.
Par Lady Ariciaa
Samedi 18 octobre
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